NUMÉRO DE TVA INTRACOMMUNAUTAIRE By Infonet

De quoi avez-vous besoin ?

Obtenir un numéro de TVA intracommunautaire

Accès à tous les services avec le contrat Infonet Pro : Premier mois à 3 € HT puis forfait à 99 € HT / mois avec 24 mois d'engagement

Services B2B d’analyse et d’information légale, juridique et financière réservés aux entreprises

Infonet est un service privé, commercial et non-officiel. Infonet est distinct et indépendant du Registre National du Commerce et des Sociétés, de l’INSEE, d’Infogreffe et des administrations publiques data.gouv.fr.

Contrat Infonet Pro
Accès illimité à tous les services
3 € HT
le premier mois
puis 99 € HT par mois
engagement 24 mois
  • Tous les filtres de recherche
  • Toutes les colonnes du listing
  • Tous les ratios bancaires
  • Tous les modules d’analyse
  • Tous les documents premium
  • Toutes les options import/export
Avis Vérifiés
Basé sur 607 avis
4.6/5
EXCELLENT
MOYEN
MAUVAIS
Les avis sont collectés par la société tierce Avis vérifiés. Ils sont affichés par ordre décroissant de date et proviennent des utilisateurs du site infonet.fr et sans aucune contrepartie. En savoir plus.

Numéro de TVA intracommunautaire et marchés publics : un levier stratégique pour les entreprises

Dans un contexte économique où la commande publique pèse plus de 14 % du PIB de l’Union européenne, les entreprises doivent aligner leurs pratiques administratives et fiscales sur des exigences de plus en plus rigoureuses. Le numéro de TVA intracommunautaire n’est plus un simple code administratif, mais un véritable sésame ouvrant l’accès à des marchés publics transfrontaliers. Sa fiabilité et sa conformité conditionnent la recevabilité des candidatures, la bonne exécution des contrats et la fluidité des transactions entre Etats membres. A l’heure où la digitalisation des procédures et la lutte anti-fraude s’intensifient, intégrer cet impératif dans votre organisation constitue un facteur clé de compétitivité et de sécurisation des échanges.

Les enjeux sont multiples : réduction des risques financiers, amélioration de la trésorerie, sécurisation des relations avec les acheteurs publics et garantie d’une conformité constante vis-à-vis des directives européennes et du Code général des impôts. Cet article s’adresse aux dirigeants, directeurs financiers, juristes d’entreprise et responsables des marchés publics qui cherchent à comprendre en profondeur comment utiliser le numéro de TVA intracommunautaire comme un outil de performance. Il propose un tour d’horizon complet, de l’aspect réglementaire aux bonnes pratiques opérationnelles, en passant par une étude de cas concrète pour illustrer les démarches et innovations possibles.

Contexte Et Enjeux des marchés publics intracommunautaires

Le poids des marchés publics dans le chiffre d’affaires global des entreprises européennes s’est renforcé ces dernières années, en particulier dans les secteurs des travaux publics, de la fourniture de biens et des services. Les entreprises aspirent à diversifier leurs sources de revenus et à étendre leur activité au-delà des frontières nationales. Or, la spécificité des transactions intracommunautaires impose le respect de règles de TVA complexes, notamment en matière d’identification des assujettis et de justification des exonérations applicables. Les achats et ventes entre sociétés établies dans différents États membres bénéficient en principe d’une exonération de TVA, à condition que le vendeur communique un numéro de TVA intracommunautaire valide et que l’acquéreur l’auto-liquide correctement.

De plus, la consolidation des directives européennes et la montée en puissance des plateformes de contrôle fiscal (VIES, DUME électronique) contribuent à une supervision accrue des échanges. Les entreprises doivent donc non seulement maîtriser la constitution de leur dossier de candidature, mais aussi anticiper les vérifications systématiques réalisées par les administrations nationales. Les enjeux sont à la fois administratifs, financiers et juridiques : retard de paiement, exclusion temporaire ou définitive des procédures, voire redressement fiscal peuvent résulter d’un simple oubli ou d’une mention erronée du numéro de TVA intracommunautaire.

Objectifs De L’Article et portée pratique

Ce document vise à éclairer les entreprises sur la manière dont le numéro de TVA intracommunautaire devient un critère déterminant dans l’accès aux marchés publics européens. Nous détaillerons non seulement les obligations légales et normatives qui encadrent sa mention, mais aussi les bonnes pratiques à mettre en œuvre pour garantir la fiabilité de ce référencement. L’objectif est de proposer un guide opérationnel, validé par l’expérience de cabinets d’avocats et de services juridiques internes, pour sécuriser l’ensemble du cycle de vie du marché public, de la candidature jusqu’à la clôture du contrat.

À travers une présentation détaillée du cadre juridique (directives UE, Code général des impôts), des processus internes de vérification et d’émission de factures, ainsi que des outils organisationnels adaptés (ERP, check-lists, workflows automatisés), cet article entend offrir une feuille de route concrète aux décideurs. Une étude de cas d’une PME française candidate à un marché de travaux en Allemagne viendra illustrer les principaux enseignements et bénéfices attendus, en soulignant les points de vigilance et les gains de productivité obtenus grâce à une gestion optimisée du numéro de TVA intracommunautaire.

Cadre Juridique Et Normatif

Directive Marchés Publics et TVA

La directive 2014/24/UE sur la passation des marchés publics impose aux acheteurs et aux candidats un niveau de transparence et de traçabilité sans précédent. Dans le DUME (Document unique de marché européen) et les formulaires DC1 et DC2, les pouvoirs adjudicateurs exigent la mention explicite du numéro de TVA intracommunautaire pour chaque entité soumissionnaire. Cette obligation vise à vérifier, dès la phase précontractuelle, l’identité fiscale des entreprises et à empêcher la fraude liée aux fausses facturations ou aux montages de sociétés fictives.

Par ailleurs, la directive oblige l’acheteur public à documenter la conformité des candidatures et à conserver la preuve des vérifications effectuées. Tout manquement peut entraîner l’annulation d’une procédure ou la réclamation de dommages-intérêts en cas de préjudice. Les entreprises doivent donc anticiper ces exigences et structurer leur dossier de manière exhaustive, en intégrant systématiquement les justificatifs d’immatriculation à la TVA intracommunautaire auprès des différentes autorités fiscales nationales.

Régime de TVA intracommunautaire et validation VIES

Le régime prévu par la directive 2006/112/CE et l’article 286 ter du CGI repose sur le principe d’identification des assujettis comme condition d’exonération pour les ventes de biens entre États membres. Dès lors que le vendeur dispose d’un numéro de TVA intracommunautaire valide et que l’acheteur détient également son propre numéro, la transaction peut être exonérée en France et taxée dans le pays de destination. Cette exonération ne peut toutefois être effective qu’après validation dans le système VIES (VAT Information Exchange System), la plateforme européenne de vérification des numéros de TVA intracommunautaire.

Le réseau VIES permet aux administrations nationales et aux opérateurs économiques de s’assurer en temps réel de la validité du numéro communiqué. En cas d’anomalie, un message d’erreur ou une alerte est émis, invitant le vendeur à obtenir une confirmation écrite de l’acheteur sur la perception, dans son État membre, de la TVA due. Sans cette certification, l’entreprise française perd l’avantage de l’exonération et s’expose à un redressement fiscal pour absence de TVA sur la vente intracommunautaire.

Intégration au Code général des impôts

Au niveau national, l’article 286 ter du CGI codifie les sanctions et les conséquences légales en cas d’omission ou d’erreur de numéro de TVA intracommunautaire. Toute mention inexacte ou l’absence totale de ce numéro dans un dossier de candidature ou une facture justifie un redressement automatique et la réintégration de la TVA dans l’assiette fiscale. Cette disposition s’accompagne d’une obligation de motivation des rectifications par l’administration et peut déboucher sur des pénalités financières importantes, proportionnelles au montant de la taxe éludée.

En outre, la jurisprudence administrative rappelle régulièrement que la responsabilité du dirigeant peut être engagée personnellement en cas de fraude caractérisée ou de négligence grave dans la gestion fiscale de l’entreprise. Il est donc impératif, pour tout chef d’entreprise, de superviser les procédures internes de contrôle et de veiller à la parfaite correspondance entre le SIREN/SIRET et le numéro de TVA intracommunautaire afin d’éviter des conséquences tant financières que pénales.

Obligations Précontractuelles Liées Au Numéro De TVA

Constitution du dossier de candidature

La première étape pour une entreprise candidate à un marché public consiste à rassembler l’ensemble des documents exigés, notamment les formulaires DCx et le DUME, où la mention du numéro de TVA intracommunautaire est devenue incontournable. Sur le DC1 (lettre de candidature) et le DC2 (déclaration du candidat), ces informations fiscales doivent s’aligner strictement avec celles figurant sur les attestations de l’administration, sans aucune divergence. Tout écart, même minime, est considéré comme un vice de forme susceptible d’entraîner l’élimination de la candidature.

Par ailleurs, l’avis de situation « T » délivré par le Service des Impôts des Entreprises (SIE) permet de confirmer la régularité fiscale de l’entreprise. Ce document atteste de l’exactitude du numéro de TVA et de l’absence de dettes fiscales significatives. Les acheteurs publics réclament de plus en plus fréquemment cette attestation pour sécuriser juridiquement la procédure. Les entreprises doivent veiller à ce que l’avis « T » soit daté de moins de six mois afin de garantir sa validité lors du dépôt du dossier de candidature.

Vérifications obligatoires

Avant chaque réponse à un appel d’offres, l’administration recommande une consultation systématique du système VIES pour valider la situation du numéro de TVA intracommunautaire de l’entreprise et, le cas échéant, celle de ses partenaires. Cette étape est cruciale pour prévenir les cas de numéros périmés, suspendus ou attribués à d’autres entités. Les équipes internes chargées du contrôle doivent suivre une procédure de recoupement entre le SIREN/SIRET, le nom commercial et le numéro de TVA afin d’éviter toute incohérence.

Dans les grandes structures ou les groupes multinationaux, il est souhaitable de mettre en place un référentiel interne centralisé, actualisé en temps réel, qui consigne chaque modification de situation fiscale. Ce référentiel sert de pivot pour l’ensemble des services – juridique, financier, achats – et garantit une vérification uniforme et traçable. En cas de doute ou de rejet de validation sur VIES, la procédure prévoit d’adresser un courrier recommandé au siège du client intracommunautaire pour obtenir une confirmation écrite de la régularité de la transaction.

Conséquences d’un numéro invalide

L’invalidation ou l’absence de numéro de TVA intracommunautaire peut conduire à une exclusion automatique de la procédure de passation des marchés publics. Les acheteurs publics refusent toute acceptation de candidatures dont les informations fiscales ne sont pas conformes. Au-delà de la disqualification immédiate, l’entreprise perd le coût des études préparatoires, des visites de chantier et de l’ingénierie administrative investis dans le dossier, ce qui représente souvent des milliers d’euros par procédure.

Par ailleurs, devoir déposer une nouvelle candidature engendre des retards significatifs et des coûts additionnels liés aux formalités administratives et à la mobilisation des équipes dédiées. Dans un contexte concurrentiel, ce décalage peut signifier la perte de l’opportunité commerciale face à des concurrents mieux préparés. La réactivité et la rigueur dans la gestion du numéro de TVA intracommunautaire apparaissent donc comme des facteurs déterminants de succès sur le marché public.

Exigences Lors de l’Exécution Des Marchés

Émission des factures

Une fois le marché attribué, chaque facture émise envers l’acheteur public doit mentionner de manière lisible et exacte le numéro de TVA intracommunautaire du prestataire et du client, conformément à l’article 196 de la directive TVA. Ces mentions garantissent l’application du régime de l’autoliquidation, imposant au preneur de service public de déclarer et de payer la TVA dans son État membre. L’absence de ces éléments peut entraîner le rejet de la facture et tant de procédures de relance coûteuses.

En pratique, la facturation automatisée via un ERP bien paramétré permet de limiter les erreurs de saisie et de standardiser les mentions obligatoires pour chaque type de prestation. Il est recommandé d’ajouter, en corroboration, une clause contractuelle rappelant les modalités de facturation intracommunautaire et les responsabilités respectives en matière de TVA. Cette approche contribue à réduire les litiges post-facturation et améliore la prévisibilité des flux de trésorerie.

Modalités de paiement et TVA

Le comptable public ou le tiers détenteur chargé du paiement exerce une vérification fiscale complémentaire avant d’émettre le mandat de paiement. Cette étape consiste à s’assurer que le numéro de TVA intracommunautaire mentionné sur la facture correspond bien à l’entité du titulaire du marché et que la procédure d’autoliquidation a été correctement appliquée dans les écritures comptables. Un défaut ou une divergence peut retarder le règlement de plusieurs semaines, impactant directement la trésorerie de l’entreprise.

Pour compenser ces effets, les entreprises doivent anticiper les délais de paiement publics, souvent supérieurs à 30 jours, et intégrer cette variable dans leur plan de trésorerie. L’optimisation du fonds de roulement passe par une planification rigoureuse des encaissements et des décaissements, ainsi que l’utilisation d’instruments de financement à court terme (affacturage, lignes de crédit dédiées aux marchés publics) pour lisser les impacts financiers et maintenir un niveau de liquidité stable.

Mises à Jour en Cours de Marché

Les marchés publics étant généralement assortis d’une durée de validité étendue (de un à cinq ans voire plus), il n’est pas rare de voir se produire des événements modifiant la situation fiscale de l’entreprise : changement de siège social, fusion-absorption, cession d’activité ou modification du régime de TVA. Dans chacun de ces cas, la société titulaire doit notifier sans délai l’acheteur public et fournir les nouveaux éléments d’identification, incluant le nouveau numéro de TVA intracommunautaire.

Cette obligation de transparence s’accompagne d’un risque juridique : en l’absence d’informations mises à jour, l’administration fiscale ou l’acheteur peut considérer la facture comme irrecevable et exiger la régularisation des comptes. Pour éviter tout litige, il est essentiel de prévoir dans les contrats une clause dédiée à la notification systématique de tout changement de statut, assortie d’un délai maximal de 30 jours pour la transmission des nouveaux justificatifs.

Impact Organisationnel et Financier

Gestion de trésorerie et planification de la TVA

La temporalité des flux de TVA intracommunautaire génère un écart entre la date de facturation et celle du remboursement ou de l’exonération effective. Pour maîtriser cet écart, les entreprises doivent mettre en place des tableaux de bord dédiés, affichant en temps réel les montants de TVA à venir, les échéances prévues et l’état des validations VIES. Ce suivi permet d’anticiper les besoins de financement et de réduire les tensions de trésorerie inhérentes à l’activité internationale.

Au-delà du pilotage quotidien, il est recommandé de modéliser différents scénarios de trésorerie en fonction des variations potentielles du volume d’affaires intracommunautaire et des délais de traitement par les administrations. Cette approche prospective facilite la décision d’ouvrir des lignes de crédit spécifiques, de négocier des conditions de paiement plus favorables ou d’accélérer le recouvrement interne des créances pour compenser les décalages de TVA.

Intégration dans les systèmes d’information

L’automatisation des contrôles de conformité du numéro de TVA intracommunautaire passe nécessairement par l’intégration d’une interface VIES ou d’une solution de monitoring dédiée directement dans les ERP et CRM de l’entreprise. Ces modules permettent de valider, à chaque enregistrement client ou fournisseur, la validité du numéro et de générer automatiquement des alertes en cas de rejet. Une telle configuration réduit drastiquement le risque de traitement manuel, de saisie erronée et de non-conformité.

En parallèle, un workflow interne sécurisé doit être mis en place pour enregistrer toute modification, validation ou contestation du numéro. Les documents justificatifs (attestations « T », confirmations écrites, courriers recommandés) sont archivés dans un référentiel documentaire accessible aux services financiers et juridiques, garantissant une traçabilité complète et facilitant la préparation des audits fiscaux.

Coordination des services et gouvernance

La complexité du régime intracommunautaire engage plusieurs directions de l’entreprise : le service juridique, pour la veille réglementaire et les contrats , le service financier, pour la facturation, la trésorerie et le reporting , le service achats, pour la vérification des partenaires et la conformité des sous-traitants. Sans une gouvernance transversale solide, les procédures risquent de rester cloisonnées et inefficaces.

La nomination d’un référent « TVA intracommunautaire », en charge de la coordination des vérifications, de la mise à jour des données et de la formation des équipes, s’avère une pratique vertueuse. Ce poste peut relever du directeur financier ou du directeur juridique, selon la taille de l’organisation. Il assure un point de contact unique pour les administrations fiscales, les acheteurs publics et les partenaires, ce qui fluidifie les échanges et renforce la réactivité face aux contrôles.

Risques, Contrôles et Contentieux

Principaux risques détectés par l’administration

Les contrôles fiscaux ciblent en priorité plusieurs situations à risque : l’utilisation de faux numéros, la souscription de numéros périmés ou suspendus, et l’usurpation d’identité juridique entre sociétés d’un même groupe. Ces pratiques frauduleuses ou négligentes visent souvent à dissimuler le paiement de TVA ou à créer des circuits d’optimisation agressive. Les administrations disposent désormais d’outils de data-mining pour détecter les incohérences et déclencher des enquêtes plus approfondies.

Les secteurs les plus exposés sont ceux de la construction, du transport et des services informatiques, où les flux intracommunautaires sont élevés et les marges de manœuvre fiscales plus importantes. Les entreprises opérant dans ces domaines doivent donc renforcer leurs contrôles internes et intégrer des alertes automatiques pour toute modification suspecte des numéros de TVA ou des adresses de facturation, limitant ainsi l’exposition aux redressements lourds de conséquences.

Procédures de contrôle fiscal

Les vérifications peuvent prendre la forme de contrôles sur place, lors desquels l’administration examine les registres comptables, les archives VIES et les contrats de sous-traitance. Elle peut également adresser des demandes de justificatifs écrits, sollicitant la communication de courriers échangés avec des partenaires intracommunautaires ou des attestations de non-redevance de TVA. Les entreprises doivent constituer un dossier robuste, à jour et aisément accessible, pour répondre dans les délais impartis sous peine d’astreintes financières.

Pour se prémunir efficacement, il est conseillé de préparer des argumentaires « ad hoc » reposant sur la documentation européenne (guides pratiques, mémorandums de la Commission) et la jurisprudence administrative. Le recours à un avocat fiscaliste ou à un conseil spécialisé dès la première notification de contrôle permet de limiter l’impact et d’adopter une stratégie de défense coordonnée, combinant négociation et mise en conformité rapide.

Sanctions et conséquences en cas de non-conformité

Les sanctions applicables vont des amendes administratives à la réintégration de la TVA éludée, accompagnée d’intérêts de retard et de majorations pouvant atteindre 80 % du montant réclamé. En cas de fraude avérée, l’entreprise peut être exclue pour une durée de trois à cinq ans des marchés publics, compromettant son développement et sa réputation. Le dirigeant peut voir sa responsabilité pénale engagée, avec des peines d’amende et, dans les cas les plus graves, des peines de prison.

Ces conséquences illustrent l’importance cruciale d’une gestion proactive du numéro de TVA intracommunautaire. Une simple négligence administrative peut se traduire par un lourd contentieux, des coûts imprévus et une perte de confiance des partenaires publics et privés. L’anticipation, la formation et l’organisation interne constituent les premiers remparts contre ces risques.

Bonnes Pratiques et Recommandations

Check-list interne avant appel d’offres

Pour chaque réponse à un appel d’offres, il est recommandé de suivre une check-list structurée : vérification de la validité du numéro de TVA intracommunautaire sur VIES, rapprochement avec le SIREN/SIRET, obtention de l’avis de situation « T », validation par le service juridique et signature par le dirigeant. Cette démarche, formalisée dans un guide interne, garantit une conformité systématique et une validation en un nombre d’étapes réduit.

La fréquence de mise à jour doit être définie (quotidienne ou hebdomadaire selon le volume d’affaires intracommunautaire), et chaque étape doit faire l’objet d’une traçabilité électronique. Le recours à un registre d’historique permet de suivre les évolutions et de justifier des actions entreprises en cas de contrôle ultérieur par l’administration fiscale.

Automatisation et outils de veille

L’intégration d’API VIES, couplée à un outil de monitoring, permet de déclencher automatiquement des alertes dès qu’un numéro de TVA devient invalide ou suscite une suspicion. Les plateformes de veille peuvent aussi surveiller les évolutions législatives européennes et nationales relatives à la TVA intracommunautaire, garantissant une mise à jour continue des paramètres de l’ERP et du CRM. Cette automatisation contribue à réduire les erreurs, à gagner du temps et à renforcer la fiabilité administrative.

Pour les entreprises de taille intermédiaire et les grands groupes, il existe des solutions de gouvernance fiscale centralisée (Tax Management Systems) qui agrègent l’ensemble des données TVA, facilitent la production de reporting et offrent des tableaux de bord dynamiques. Ces outils s’avèrent précieux pour piloter le risque TVA et pour déclencher des actions correctives anticipées en cas de détection d’anomalies.

Formation et sensibilisation des équipes

La complexité du régime intracommunautaire nécessite une montée en compétences des équipes commerciales, achats et comptables. Les modules e-learning interactifs, les workshops pratiques et les études de cas sur des situations réelles ont démontré leur efficacité pour renforcer la vigilance et la compréhension des enjeux. La sensibilisation doit porter autant sur les aspects techniques (validation VIES, autoliquidation) que sur les conséquences financières et juridiques d’une non-conformité.

Des sessions de formation trimestrielles, animées par le référent TVA intracommunautaire ou par des experts externes, permettent de diffuser les bonnes pratiques, de partager les retours d’expérience et d’ajuster les procédures en fonction des évolutions réglementaires. L’engagement régulier des collaborateurs est essentiel pour maintenir un haut niveau de rigueur et prévenir les incidents avant qu’ils ne se transforment en contentieux coûteux.

Étude De Cas Pratique : PME Française et marché de travaux en Allemagne

Scénario et processus de candidature

Imaginons une PME française spécialisée dans les travaux de génie civil souhaitant répondre à un appel d’offres public en Bavière. La première étape a consisté à vérifier la validité du numéro de TVA intracommunautaire sur VIES, puis à obtenir l’avis de situation « T » actualisé. Le service commercial a ensuite consigné toutes les informations dans un dossier numérique sécurisé, associant le numéro SIREN, le numéro de TVA et la copie de l’extrait Kbis traduit en allemand.

Une réunion de coordination a permis de répartir les responsabilités : le juriste a préparé la réponse au DUME, le comptable a chiffré le montant hors taxe avec application du régime d’autoliquidation, et le directeur financier a validé les conditions de trésorerie. Grâce à cette organisation, la PME a soumis un dossier complet, exempt d’erreurs de saisie, et l’a accompagné de la traduction certifiée du formulaire DC1.

Bénéfices et enseignements tirés

La PME a constaté plusieurs bénéfices tangibles : un gain de temps de 30 % dans la constitution du dossier, la réduction quasi-totale des relances post-dépôt et l’obtention rapide de l’attestation de rejet de TVA en Allemagne. L’application rigoureuse des procédures et l’automatisation partielle des vérifications ont permis d’éviter tout retard de paiement et d’améliorer la trésorerie lors de la phase d’exécution des travaux.

Au-delà des gains financiers, cette démarche a renforcé la crédibilité de l’entreprise auprès des adjudicateurs allemands, ouvrant la voie à de nouveaux appels d’offres transfrontaliers. La mise en place d’un référent TVA intracommunautaire et l’intégration d’une API VIES ont été retenues comme standards internes pour l’ensemble des projets intracommunautaires futurs.

Perspectives Durables pour la gestion de la TVA intracommunautaire

À l’aube d’une digitalisation poussée des procédures de passation des marchés publics et d’une harmonisation accrue des formats de facturation électroniques (e-invoicing), le rôle du numéro de TVA intracommunautaire va se renforcer. Les plateformes nationales et européennes convergent vers une interopérabilité totale, rendant incontournable l’intégration d’API et la mise en place de flux automatisés. Les entreprises qui auront anticipé ces transformations disposeront d’un avantage compétitif durable, alliant conformité, agilité et performance opérationnelle.

Par ailleurs, la montée en puissance des contrôles fiscaux et des échanges d’informations entre administrations nationales impose une vigilance constante. Les développements technologiques permettront l’utilisation de l’intelligence artificielle pour détecter en amont les schémas de fraude et recommander des actions correctives. Les dirigeants doivent saisir cette opportunité pour renforcer la gouvernance fiscale, mobiliser les ressources nécessaires et former les équipes aux outils de demain.

Enfin, la coopération entre entreprises, cabinets d’avocats, éditeurs de logiciels et institutions publiques est appelée à s’intensifier. Les clusters sectoriels et les groupements professionnels jouent un rôle majeur dans la diffusion des bonnes pratiques et des retours d’expérience. En s’appuyant sur ces réseaux, chaque entreprise peut construire une stratégie TVA intracommunautaire solide, évolutive et à l’épreuve des défis réglementaires futurs.

Les articles récents autours de la TVA Intra-Communautaire